Sommaire

Quels sont les enjeux dans le monde ?

L’eau douce ne représente que 3% de l’eau sur Terre : 2% se trouve dans les glaciers (qui arrivent à résister au réchauffement climatique) et 1% dans les cours d’eau, lacs, nappes souterraines et atmosphère. Autrement dit, seulement 1% de l’eau sur Terre est utilisable pour la consommation*, à partager entre 8 milliards d’hommes, mais aussi les animaux et les végétaux… Et sans eau potable, il n’est pas possible de vivre.

Aujourd’hui, 2,1 milliards de personnes, soit 30% de la population mondiale, n’ont toujours pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable et 4,4 milliards, soit 60%, ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. Sur les 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau gérée en toute sécurité, 844 millions ne bénéficient même pas d’un service élémentaire d’approvisionnement en eau potable (d’après l’OMS et l’Unicef, chiffres de 2010).

Chaque année, deux millions de décès sont attribuables à l’insalubrité de l’eau et à l’insuffisance de l’assainissement et de l’hygiène d’après l’OMS (diarrhées, choléra, dysenterie, fièvre typhoïde, poliomyélite, paludisme…).

Selon l’OMS, la quantité minimale adéquate d’eau potable par habitant et par jour est de 20 litres. Aujourd’hui en France, la consommation est de 130 litres par jour et par habitant.

*Dessaler l’eau de mer se pratique dans certains pays mais c’est excessivement coûteux et impactant pour l’environnement : Australie, Arabie Saoudite, Malte, Espagne…

D’où vient l’eau du robinet?

Il existe de grandes différences entre les régions de France et les pays dans le monde. Elle peut provenir des nappes souterraines, des rivières, fleuves ou lacs, parfois de l’océan préalablement dessalé ou très rarement de l’eau issue de l’assainissement et rendue à nouveau potable. 

Dans les départements aquitains, l’eau a des origines différentes : dans les Pyrénées-Atlantiques, 70% de l’alimentation en eau potable provient des eaux de surface, alors qu’en Gironde, 99% provient des nappes d’eau profondes.

L’eau potable du robinet sur Bordeaux Métropole provient donc des nappes profondes, essentiellement des aquifères, de l’Oligocène et de l’Eocène. Nous buvons ainsi une eau prélevée de 100 à 1000 m de profondeur, qui a 18000 ans !

Les aquifères très profonds du Crétacé (800m à 1200m) sont utilisés surtout pour la géothermie. L’eau contenue dans la couche Eocène est à 55°C ! (gradient géothermique = 3°C tous les 100m).

L’eau de la nappe phréatique est-elle potable?

La nappe phréatique est la première nappe rencontrée, correspondant la plupart du temps à une nappe libre. Il s’agit de l’eau provenant des précipitations, qui s’infiltrent dans le sol jusqu’à rencontrer une couche imperméable. 

Cette eau est considérée comme non potable, car il s’agit de l’eau de pluie souvent contaminée par les pollutions de surface. Une analyse en laboratoire permet de connaître rapidement et efficacement la qualité de l’eau.

Toutefois, dans certaines zones géographiques, l’eau de la nappe phréatique est chimiquement et microbiologiquement potable. Lorsque l’eau du robinet provient des nappes de surface, elle subit généralement un traitement pour la rendre potable.

L’eau d’une nappe profonde est-elle potable?

En s’infiltrant profondément dans le sol et en parcourant de longues distances, l’eau des nappes profondes est naturellement filtrée par la roche. C’est pourquoi l’eau des nappes profondes est intéressante d’un point de vue chimique et bactériologique. Plus l’aquifère est profond, plus il aura de chances d’être préservé des pollutions de surface et donc de rester potable.

Au contact des roches qu’elle traverse, l’eau va également se minéraliser, c’est-à-dire se charger en sels minéraux (calcium, magnésium, sodium…) et en oligo-éléments (zinc, cuivre, argent…), nécessaires aux fonctions vitales de notre organisme. Ces eaux peuvent être captées et embouteillées sous les appellations « eau de source » ou « eau minérale », selon leurs caractéristiques ioniques.

Malheureusement certaines nappes profondes de France sont polluées à cause de la pollution des eaux de surface (traitements agricoles, déchetterie, élevage intensif, produits toxiques…).

Comment rendre l’eau potable ?

Retrouvez tout le parcours de l’eau de sa source au robinet, à travers des vidéos, schémas et interviews réalisés par le Ceseau pour le compte du BRGM Aquitaine et du SIGES Aquitaine.

L’eau des nappes est-elle polluée?

La pollution de la nappe phréatique

La nappe phréatique étant la première nappe rencontrée, elle peut se contaminer rapidement par les polluants de surface :
  • Pollution liée à l’agriculture :
    • nitrates, phosphates issus des engrais chimiques (Réglementation nitrates : 50mg/l)
    • herbicides, insecticides et autres produits phytosanitaires
  • Pollution liée à l’élevage :
    • composés azotés (les quantités d’azote organiques épandues issues des effluents d’élevage ne doivent pas dépasser 170 kgN/ha/an au 20 décembre 2002 (obligation de la directive nitrates, renforcée dans certaines zones))
    • bactéries et virus : coliformes, streptocoques fécaux, etc.
  • Pollution liée au trafic routier :
    • hydrocarbures (huile et essence)
    • plomb (Réglementation : 25 ug de plomb par litre à 10 ug/l d’ici le 24 décembre 2013)
    • oxydes d’azote (issus des gaz d’échappement)
    • chlorures (sels de déverglaçage)
    • métaux provenant des pneus (zinc, cadmium), des freins (cuivre), ou de la chaussée (érosion de revêtements en bitume, zinc des glissières de sécurité)
  • Pollution domestique :
    • organique (graisses)
    • chimique (aérosols, acides, solvants, essences, pots de peinture, produits phytosanitaires, désherbant, engrais…) > En savoir plus
Il est fortement déconseillé de rejeter ces déchets dans le réseau d’eaux usées et sur le sol. Des centres de recyclage sont maintenant équipés pour accueillir ces produits, appelés déchets dangereux des ménages (DDM). Contactez votre mairie pour plus d’informations.
  • Pollution liée aux décharges sauvages :
    • huile de vidange, batteries, mégots de cigarette… et tout ce que l’on jette dans la nature sans vraiment y prêter attention.
  • Pollution industrielle
 

La pollution des nappes profondes

Tous ces polluants s’infiltrent lentement dans le sol pour rejoindre les nappes profondes lorsque les terrains sont perméables. S’ils rencontrent une faille ou un forage mal isolé, ils rejoignent alors à grande vitesse l’eau de la nappe profonde. En Gironde, nous avons la chance d’avoir des nappes profondes isolées de la surface grâce à des terrains imperméables(en savoir plus). La configuration géologique du sous-sol protège les nappes profondes – d’où vient notre eau potable – des pollutions de surface, mais il n’est pas improbable des certaines pollutions de surface arrivent à passer en profondeur (comme on peut le voir dans les Landes par exemple). En bordure de littoral, les nappes profondes présentent un risque important de salinisation, c’est-à-dire que les eaux marines s’infiltrent dans le sol pour compenser la baisse de pression liée à des prélèvements excessifs. Autrement dit, l’eau de la nappe devient salée (impliquant des traitements supplémentaires pour alimenter nos robinets) !

Combien coûte l’eau du robinet ?

Le prix de l’eau varie considérablement d’une commune à l’autre : de quelques centimes d’euros à plus de 6 euros le mètre cube.

Le prix total du m3 sur Bordeaux Metropole est de 3,10 €. Ce tarif comprend : l’alimentation en eau potable (captage, pompage, traitement, distribution), les activités de dépollution des eaux usées (collecte, transport, stockage, épuration, retour au milieu naturel), les taxes et redevances.

Quelle est notre consommation d’eau ?

Un français consomme en moyenne 130 litres d’eau potable par jour.

– bain = 150 à 200 litres
– lavage de la voiture = 200 litres (il est bon de rappeler que laver sa voiture à la maison est interdit pour des raisons de pollution)
– lessive en machine = 60 à 80 litres (jusqu’à 130L pour les modèles anciens)
– douche (5 min) = 70 à 100 litres
– vaisselle en machine = 25 à 40 litres (une vaisselle à la main consomme davantage)
– arrosage du jardin = 15 à 20 litres par m2
– chasse d’eau = 10 litres (3 à 6 litres avec les chasses économiques)
– robinet qui goutte = jusqu’à 100 litres/an

Tableau des consommations annuelles pour un ménage

Comment réduire notre consommation ?

S’équiper d’un matériel adapté

FACILE A INSTALLER (30% d’économie d’eau)

  • Régulateur de débit pour robinet (5 à 10 €)
  • Régulateur de débit pour douche (10 à 20 €)
  • Douchette économique (15 à 40 €)
  • Sac WC, poids (5 à 15 €)…

 

MATERIEL REMPLAÇANT L’ANCIEN (rentabilité < 1 à 5 ans)

  • Double commande WC (25 à 60 €)
  • Mécanisme WC interrompable (25 à 60 €)
  • Mitigeur avec butée (60 à 150 €)
  • Mitigeur thermostatique (100 à 300 €)

 

UTILISER UNE AUTRE RESSOURCE (rentabilité de 5 à 15 ans)

  • Cuve eau de pluie (50 à 250 €) – Enterrée (1000 à 5000 €)
  • Forage peu profond (> 3000 €)
 

Les petits gestes du quotidien 

  • Prendre une douche (rapide = 5min) plutôt que bain
  • Eteindre le robinet pendant le brossage, savonnage
  • Récupérer l’eau qui coule avant l’eau chaude
  • Remplir entièrement les lave-linge et lave-vaisselle + acheter un modèle récent
  • Traquer les fuites
  • Arroser le soir
  • Mettre un volume dans le réservoir de la chasse d’eau (bouteille d’eau, sac WC…)
  • Utiliser une ressource d’eau non potable pour l’arrosage (eau de pluie, puits)

En savoir plus sur le site de jeconomiseleau

Vous pouvez également nous contacter pour tout renseignement, nous sommes un Espace Info Economie d’Eau !

Restez informé

Inscrivez vous à notre newsletter

Recevez les informations régulières de l’association et de nos actions.