Faire des économies d’eau au jardin : c’est possible et facile !

Un jardin demande de l’entretien, en particulier un arrosage régulier qui peut vite devenir fastidieux et onéreux, en plus de dépenser beaucoup de ressources en eau. Quelques astuces vous aideront à mettre en place un système intelligent, profitable à l’environnement comme au jardinier !

L’atmosphère se réchauffe et la saison est propice aux travaux de jardinage. Alors, on se prépare à planter gaiement tomates, poivrons, aubergines et autres semis d’été, tout en redoutant la saison estivale avec son lot potentiel (même très probable) de canicules… On s’imagine déjà à devoir sans cesse surveiller l’humidité du sol ou arroser abondamment, sous peine d’obtenir une récolte peu fructueuse, ou pire, de voir se dessécher sur pied les végétaux que nous avons pris tant de mal à faire pousser ! Ces « malheurs », ne sont pas pour autant une fatalité : de bons réflexes couplés à des installations simples et efficaces vous permettront de réaliser des économies d’eau (et d’énergie), même en cas de sècheresse ! Au-delà d’un simple bénéfice personnel, ces petits efforts pour acquérir de nouvelles pratiques de jardinage s’avèreront aussi bénéfiques pour la planète.

Appréhender les conséquences du réchauffement climatique

Dans nos pays occidentalisés, nous oublions trop souvent la valeur de l’eau, qui coule au robinet comme par magie lorsque nous en avons besoin. Trop habitués à cette facilité, nous ne la voyons plus telle qu’elle est réellement : une ressource précieuse et épuisable, qui tend à se raréfier… C’est d’ailleurs particulièrement vrai en Nouvelle-Aquitaine, où même si l’on connait des épisodes très pluvieux, la réserve des nappes souterraines peine à se renouveler durablement. D’une part à cause d’une surexploitation, d’autre part à cause du changement climatique qui, en influençant la pluviométrie notamment, perturbe le cycle hydrologique et prévoit des conséquences de plus en plus néfastes pour la région [1]. Ainsi, la maîtrise de la ressource en eau apparait plus que jamais comme un geste citoyen auquel chacun peut prendre part tout simplement, en commençant par prendre de bonnes habitudes au jardin !

En pratique

1. Adopter les gestes simples

Avant de s’employer à révolutionner sa pratique de jardinage, le plus simple consiste à s’assurer d’avoir les bons réflexes. On pense tout d’abord à :

  • Bien préparer la terre, en favorisant naturellement la formation de l’humus qui retient l’humidité ainsi qu’en pratiquant un binage léger, qui permettra de drainer le sol sans l’agresser (l’expression « un binage vaut deux arrosages » prend tout son sens !)

 

  • Arroser en priorité le soir en été, pour limiter l’évaporation de l’eau provoquée par le soleil et la chaleur en cours de journée.

 

  • Vérifier l’humidité du sol, pour éviter les arrosages intempestifs souvent réalisés par réflexe. Ces derniers ne sont pas nécessaires et même dommageables pour les végétaux, qui craignent autant le surplus que le manque d’eau.

 

  • Ne pas tondre le gazon trop souvent ni trop court: une hauteur entre 6 et 8 cm est idéale pour conserver l’humidité du jardin et améliorer sa résistance à la sécheresse.

 

Ces bons réflexes vous permettront dans un premier temps de créer des conditions favorables à la rétention d’eau par le sol, tout en limitant le gaspillage. Vous pourrez ensuite vous munir d’un équipement pratique, pour diminuer encore la fréquence d’arrosage et les pertes d’eau.

2. S’équiper…

De nombreux systèmes sont aujourd’hui disponibles sur le marché, des plus rustiques et économiques aux plus sophistiqués et onéreux. On commence par :

  • Un bon paillage, simple et efficace pour maintenir l’humidité au pied des végétaux et limiter l’évaporation. Tailles de cyprès, de thuyas, gazon, ou encore feuilles d’arbres, aiguilles, écorces de pin, billes d’argile… S’il existe un large choix possible en termes de matériaux, la paille se démarque par son efficacité et son intérêt écologique, en plus d’être peu onéreuse (voir les liens en bas de page)

 

  • On passe au goutte-à-goutte ! Ces systèmes d’irrigations hydro-économes consistent en un tuyau percé à intervalles réguliers, qui irrigue en faible quantité au pied des végétaux. L’eau est ainsi distribuée uniquement en fonction des besoins, sans souffrir d’évaporation ou de lessivage. Cette méthode peu onéreuse et accessible peut permettre de réaliser plus de 50% d’économies d’eau, à condition de bien régler la durée d’arrosage et le débit ! (voir les liens en bas de page)

 

  • Pour aller plus loin, on peut installer même un capteur météo. Ces nouveaux outils intelligents et parfois même connectés, mesurent simplement la température, la luminosité, mais surtout, l’humidité du sol : un excellent moyen de savoir si vos plantes souffrent ou non de la sècheresse, notamment si vous connaissez bien leur besoin en eau. S’il semble prouver son efficacité, cet équipement peut tout de même s’avérer onéreux.

 

3. Et concevoir son jardin autrement

Enfin, pour s’inscrire toujours plus dans une démarche écologique, on réfléchit en amont aux essences que l’on va planter, c’est-à-dire :

  • On privilégie les plantes à faible besoin en eau. Au potager, on se tourne par exemple vers les fèves et les pois, les choux, certains légumes racines comme les carottes et les panais, ou encore les oignons et les poireaux, etc. plus résistants à la sècheresse que les tomates, melons, courgettes et autres légumes d’été. Attention, il ne s’agit pas de se priver totalement de nos légumes adorés, mais plutôt de planter raisonnablement ces légumes très gourmands, en fonction de nos besoins.

 

  • On privilégie les essences locales. Dans le cadre de l’implantation d’une haie par exemple, des arbres et arbustes indigènes tels que les chênes, tilleuls, frênes, noisetiers, aubépine ou prunellier, seront plus résistants aux aléas climatiques, car adaptés aux conditions du milieu. De plus, cela contribuera à favoriser la biodiversité locale (notamment les pollinisateurs, garants d’un meilleur rendement). On procède de même pour la mise en place d’une bande fleurie, en choisissant les bleuets, centaurées, marguerites, etc. On pense également aux plantes grasses indigènes telles que la joubarbe, ou certains orpins ornementaux (Sedum spp.), qui ne nécessitent que de rares apports en eau.

 

  • En cas de besoin d’exotisme irrépressible, on se tourne vers les plantes succulentes, palmiers et cactus, tels que l’aloe vera, le figuier de Barbarie, le palmier nain ou palmier abricot, qui auront au moins l’avantage d’être économes en eau.

 

Enfin, il est possible d’utiliser des ressources alternatives en faisant usage d’un puits ou d’un récupérateur d’eau de pluie. Attention cependant : l’eau des nappes de surface (puits) participe à l’alimentation des cours d’eau et zones humides, comme l’eau de pluie ! Toutes ces réserves d’eau en surface sont indispensables pour la préservation des écosystèmes. Ces méthodes alternatives ne sont donc pas un prétexte pour arroser sans raison et oublier les « bons réflexes » indispensables, car si l’eau retourne effectivement à la terre lors de l’arrosage, une partie sera absorbée par les plantes et une autre s’évaporera…

Sources et liens utiles

 

Pour en savoir plus ou pour toute question complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter !

Rédactrice : Morgane Peyrot

[1] Voir le rapport AclimaTerra, Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, 2018

 

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