Tout savoir sur la phytoépuration

Qui n’a jamais entendu parler de la « phytoépuration », sans vraiment savoir de quoi il retourne ? Sous ce nom barbare, se cache en réalité une louable alternative à la fosse septique traditionnelle qui mérite d’être mieux connue !

Développée en France depuis les années 90, la phytoépuration est un système tout à fait naturel d’assainissement des eaux usées par les plantes, bien utile pour les habitations qui ne peuvent être raccordées au tout-à-l’égout. Grâce aux diverses entreprises qui proposent ces travaux d’aménagement pour les particuliers comme pour les collectivités, la méthode apparaît aujourd’hui amplement « démocratisée ». Et probablement fera-t-elle de plus en plus d’adeptes, tant elle apparaît réellement intéressante en combinant écologie, économies et esthétisme. Par ailleurs, son efficacité n’est plus à prouver puisque la plupart de ces « jardins d’assainissement » ont même obtenu un agrément des Ministères de l’Environnement et de la Santé depuis 2011 [1] ! Comment ça marche ? Quels sont les avantages et qui peut en bénéficier ? On vous explique tout !

Des bactéries à la rescousse !

Le principe de base de la phytoépuration repose sur l’installation de « filtres végétaux », vers lesquels seront dirigés les eaux usées (toilettes, salles de bains et cuisines, etc.) provenant des habitations. Ces filtres, à l’apparence de bassins d’agréments, se composent de substrats constitués de sable et de graviers. Ces derniers ont à la fois un rôle physique de rétention (pour les plus grosses particules polluantes) et de support de culture, sur lesquels sont installées des plantes aquatiques dites « épuratrices ». Autrefois, il s’agissait bien souvent de simples et uniformes massifs de roseaux et de massettes, auxquels se sont ajoutés au fil du temps les laiches, ou même la menthe aquatique et la salicaire ! Car les stations de phytoépuration les plus récentes, s’appuient sur une savante combinaison de plantes qui répondent à la demande initiale de traitement des eaux, tout en favorisant la biodiversité locale, en accord avec les nouveaux enjeux environnementaux [2]. 

Si les végétaux ont un rôle indéniable dans ce processus, ils ne sont pas directement responsables d’un quelconque effet « dépolluant ». Cette fonction relève plutôt des bactéries voraces qui se développent au niveau de leurs racines ! En effet, en se nourrissant des nutriments et polluants organiques, ce sont principalement ces dernières qui contribuent à l’assainissement de nos eaux usées. Voilà qui nous rend bien service !

La phytoépuration, un système avantageux

En plus de ses atouts écologiques certains et de son aspect naturel, la phytoépuration présente de nombreux avantages pour vous convaincre d’abandonner les systèmes de fosses septique classiques. Citons entre autre :

  • Le recyclage des matières organiques, car les couches de matières dégradables qui s’amoncèlent au fil du temps sur le substrat peuvent être récupérées pour servir de compost !
  • Un effet esthétique qui s’accorde parfaitement avec votre lieu de vie…
  • Et sans odeur puisque la plupart des bactéries qui s’y développent sont « aérobies », ce qui signifie qu’elles respirent comme nous et ne produisent pas de fermentation !
  • Un entretien minime, qui se résume à de petites travaux de jardinage (coupe des plantes, désherbage si besoin) une fois par an.
  • Une grande durabilité dans le temps, à tel point que certaines sociétés assurent même la viabilité de leur système jusqu’à 40 ans [3] !

 

À cette liste s’ajoutent les nombreuses économies réalisées dans le temps, notamment grâce à la réduction de la consommation d’énergies (eau recyclée, pas d’usage d’électricité), ainsi qu’à l’entretien qui peut être réalisé par vos soins (dans le cadre d’un aménagement individuel).

Pour quels utilisateurs ?

Particuliers, entreprises et même collectivités, aujourd’hui la phytoépuration peut aisément être adaptée à tous les besoins et à (quasiment) tous les usagers, à condition d’avoir suffisamment de place ! En effet, il faut indiquer que le « sacrifice » d’un espace minimum de 10 à 20m2 est nécessaire à l’installation des filtres végétaux. Par conséquent, elle semble tout particulièrement indiquée aux habitations rurales, qui disposent d’un terrain suffisamment grand, bien que de nombreuses entreprises travaillent à la conception de systèmes adaptés aux petits logements (y compris les tiny house !).

Pour l’heure, elle ne convient pas aux grandes villes, mais fonctionne bien pour les petites agglomérations [4], bien qu’elle intervienne généralement en tant que traitement « tertiaire », en complément des stations d’épuration traditionnelles. Des projets « test » visant à clarifier les besoins et règles de conceptions des filtres végétaux en milieu urbain ont été implantés dans diverses communes girondines [5].

L’accessibilité en termes de tarif est relativement satisfaisante pour les particuliers, puisque le coût d’installation et de main d’œuvre peut être moins élevé que celui d’une fosse septique (compter 5000 à 10 000 € selon les lieux et les envies). Et le budget peut encore être réduit si vous effectuez une partie des travaux vous-même [6]. Aussi, n’oubliez pas de vérifier votre éligibilité aux éventuelles aides financières allouées par l’état [7], notamment en cas de réhabilitation.

Rédactrice : Morgane Peyrot

[1] Citons la zone humide « tampon » créée à Mios : https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/mios-la-station-d-epuration-revitalise-la-biodiversite-1559916196

[2] Exemple de la biostation du Clos de Hilde de Bègles : https://www.bordeaux-metropole.fr/Actualites/Biostation-Clos-de-Hilde

[3] À condition de respecter la règlementation en vigueur, contrôlée par le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif)

[4] Citons la zone humide « tampon » créée à Mios : https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/mios-la-station-d-epuration-revitalise-la-biodiversite-1559916196

[5] Exemple de la biostation du Clos de Hilde de Bègles : https://www.bordeaux-metropole.fr/Actualites/Biostation-Clos-de-Hilde

[6] À condition de respecter la règlementation en vigueur, contrôlée par le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif)

[7] http://www.assainissement-non-collectif.developpement-durable.gouv.fr/aides-financieres-r35.html

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