Où jeter nos déchets spécifiques ?

Trier le verre du carton. Retirer les opercules des pots de confiture pour les mettre dans la poubelle de tri. Jeter ses pelures de patates dans le bac à compost au lieu de les mettre dans le sac poubelle. Ces gestes, vous les connaissez certainement, ils font peut-être même partie de votre quotidien. Mais qu’en est-il des déchets dits « spécifiques » ? Ces fameux produits dont on ne sait que faire, qui présentent généralement un danger pour l’environnement et notre santé ! Quels sont-ils ? Où les jeter et pourquoi ?

Afin que le tri n’ait plus aucun secret pour vous, voici quelques recommandations. Car bien trier les déchets, c’est aussi une manière de préserver nos ressources en eau et les écosystèmes qui en dépendent.

Les produits spécifiques : de quoi parle-t-on ?

Arborés de pictogrammes témoignant de leur dangerosité pour l’environnement et la santé, les déchets diffus spécifiques s’invitent dans nos foyers (« DDS » pour les intimes ou plus communément « déchet chimique »). Ce sont des déchets issus de produits chimiques pouvant présenter un risque significatif pour la santé et l’environnement en raison de leurs caractéristiques physico-chimiques. Ils se présentent sous formes liquide, solide, pâteuse ou gazeuse, dans des contenants divers (cartons, aérosols, pots…).

Les Déchets Dangereux des Ménages (DDM) : 

Ce sont des déchets toxiques, inflammables et/ou corrosifs, bien souvent issus de nos produits d’entretien, de bricolage et de jardinage, comme par exemple les pots de peinture, solvants, vernis et colles, les pesticides, les huiles de vidange…

Les médicaments & les Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI) : 

Les médicaments sont dangereux pour l’environnement. Quant aux Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux, ils contiennent des micro-organismes viables ou leurs toxines, qui peuvent être à risques pour toutes personnes manipulant les déchets (seringues, poches de sang…).

Ces deux catégories de déchets sont traitées de manière différente, il ne faut pas les jeter à la poubelle, d’où la nécessité de savoir s’en débarrasser correctement pour limiter notre impact sur nos cours d’eau et notre santé. 

Les bons gestes de tri pour préserver nos rivières

Que faire de tous ces déchets, de ces pots de peintures et de vernis dont nous n’avons plus l’utilité ? Et ce sirop périmé contre la toux prenant de la place dans le placard de la salle de bain ? Surtout, on ne vide pas dans l’évier ou les toilettes ! Il existe des points de collecte adaptés à chacun de ces déchets spécifiques. 

Apportons donc un peu de clarté (liste des produits non exhaustive) :

Les pilules, comprimés, sirops et pommades doivent être remis en pharmacie. De même que les seringues ou tout contenant ayant été souillé par du sang ou autre liquide biologique (DASRI).

Plus d’infos pour les professionnels d­­e la santé sur : https://www.dastri.fr/

Huiles alimentaires, produits toxiques et polluants (voir les pictogrammes), hydrocarbures et huiles de vidange, fongicides, pesticides, désherbants, solvants, ciments, peintures, produits chimiques sont à amener en centre de recyclage.

Tous les centres de recyclage ne sont pas équipés pour traiter l’ensemble des déchets dangereux. Il faut donc voir directement avec le point de collecte le plus proche de chez vous s’il est en capacité de traiter le déchet concerné.

Et les autres déchets ?

Et pour toutes celles et ceux qui se demandent où vont leurs produits d’hygiène, ceux-ci ne sont pas considérés comme des déchets diffus spécifiques (DDS) et peuvent être jetés à la poubelle : 

Nos piles, meubles, vêtements ou appareils électroménagers peuvent quant à eux, être recyclés. Mais ils ne vont pas au même endroit !

Les meubles ou vêtements sont à emmener en ressourcerie. Ces objets et matériaux pourront ainsi avoir une nouvelle vie.

Les ampoules, piles, chargeurs de téléphone et appareils électroménagers sont à apporter dans les points de collectes dédiés, comme les supermarchés.

Si vous hésitez entre ces différents points de collectes pour un ou plusieurs déchets, voici une aide possible :  Déchets – Le simulateur ADEME « Que faire de mes déchets ? » | Particuliers | Agir pour la transition écologique | ADEME

Déchets dans nos tuyaux, déchets dans nos cours d'eau !

Certain(es) diront que vider la fin de ses contenants spécifiques dans l’évier, ou dans un avaloir n’est pas dramatique. Et pourtant… Si laver son véhicule sur les voies privées et publiques est interdit par l’article 99-3 du règlement sanitaire départemental portant sur la propreté des voies et des espaces publiques, c’est qu’il y a une raison.

Déchets diffus spécifiques (DDS), déchets dangereux ménagers (DDM), déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI)… Appelons-les comme on veut, mais les produits spécifiques contiennent des polluants invisibles qui impactent l’environnement. En effet, une lingette jetée dans les toilettes ou un mégot jeté dans la rue termine son voyage dans la rivière et l’océan. À l’heure actuelle, nos stations d’épuration françaises ne sont pas suffisamment bien équipées pour pouvoir traiter les micropolluants que contiennent nos déchets et substances que nous rejetons. Ils se retrouvent alors dans le milieu naturel.

Petits déchets, gros dégâts…

Un seul mégot contient 2500 substances toxiques et peut polluer 500 litres d’eau (Eau Bordeaux Métropole) ;

137 000 mégots sont jetés par terre chaque seconde dans le monde (Mégot.com) ;

665 tonnes de déchets sont récupérées chaque année dans le réseau d’assainissement de la métropole bordelaise (Eau Bordeaux Métropole) ;

L’équivalent du poids de 110 voitures de résidus médicamenteux sont retrouvés chaque année dans l’environnement français (INRAe) ;

110 000 molécules identifiées comme micropolluants issus des activités humaines (Ministère de la transition écologique).

 

On comprend donc l’intérêt majeur de trier correctement ses déchets spécifiques et de ne pas les jeter dans nos éviers, avaloirs, ou tout autre type d’évacuation ! Surtout lorsque l’on dispose de points de collectes capables de les traiter.

Le produit que nous n’avons pas est celui qui pollue le moins ! Il est possible de limiter notre impact environnemental en consommant moins, ou de façon responsable et en tendant vers la fabrication de produits faits-maison lorsque c’est possible. Au-delà de l’aspect économique, c’est avant tout un excellent moyen de réduire la quantité globale de nos déchets et autres polluants. Toutefois, certains produits restent difficilement remplaçables par de la fabrication maison. Notamment ceux utilisés en électronique (piles, ampoules, batteries…), ou en bricolage (solvants, aérosols, peintures…). Heureusement, en se tournant vers des produits comportant un label écologique de confiance, il devient possible de limiter l’impact néfaste des déchets générés.

On sait faire la différence entre les serviettes et les torchons, alors faisons maintenant la différence entre nos poubelles et les canalisations !

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